Lors de notre grand rassemblement de la Belleviloise, le 30 novembre dernier, nous annoncions, par l’intermédiaire du président de notre mouvement, Amine El Khatmi, notre volonté de « nous lancer dans l’arène politique ».
Nous faisions le constat que face à l’affaiblissement des services publics, à l’abandon des premières lignes de la République et aux atteintes répétées portées aux principes républicains par les islamistes, la mouvance indigéniste ou les identitaires de droite, nous ne pouvions plus regarder le train passer sans réagir.
C’est l’évolution naturelle du Printemps Républicain. Après avoir fait émerger, à partir de rien, si ce n’est la volonté de femmes et d’hommes et sans financements autres que les cotisations de ses adhérents, une force de citoyens capable de se faire entendre suffisamment fort quand la République est malmenée et attaquée, cette force se doit de reprendre le flambeau de la République quand elle fait le constat que les partis politiques l’ont délaissée. C’est la conclusion à laquelle nous arrivons quand nous regardons le paysage politique aujourd’hui.
La France Insoumise a définitivement quitté le champ républicain. Nous disons aux figures de ce parti qui demeurent fidèles à l’idéal républicain qu’elles ne peuvent plus tolérer ni les outrances faites aux institutions, ni les menaces contre le chef de l’Etat, quoi que puisse nous inspirer sa politique, ni les mains tendues aux islamistes et aux militants décoloniaux.
Le « et en même temps » Macroniste atteint ses limites sur les questions républicaines. A l’aube de l’acte II du mandat présidentiel, il est maintenant clair que le président de la République ne clarifiera pas sa position sur ces sujets. En refusant de faire le lien entre lutte contre le communautarisme et défense de la laïcité et en laissant la pédagogie de la laïcité entre les mains de personnalités et d’opérateurs historiques qui défendent une conception anglo-saxonne totalement étrangère à la laïcité à la Française, Emmanuel Macron sape par avance toute possibilité de lutter efficacement contre le communautarisme.
Enfin, le Rassemblement National et une partie des Républicains utilisent la laïcité pour essayer d'imposer un repli identitaire qui va à l’encontre des principes républicains.
L'affaire Mila est l’énième illustration des renoncements politiques et intellectuels de notre pays. Qu’une jeune fille de 16 ans ait pu être abandonnée pour ses propos sur l’islam face à ses agresseurs nous révolte. Cela montre à quel point la France a désespérément besoin d’élus républicains, d’élus courageux. Nous avons besoin d’un personnel politique qui se lèverait d’une seule voix pour prendre la défense de tous ceux qui veulent continuer à pouvoir critiquer les religions librement. Si s’en prendre à des individus en raison de leur religion est interdit et répréhensible, se moquer ou critiquer une religion est un droit que nous devons défendre avec la plus grande des énergies.
Nous savons que l’attachement à la République est présent chez de nombreux citoyens qui se présenteront en mars prochain au suffrage des français à l’occasion des élections municipales. Ils viennent d’horizons divers. Nous en avons rencontré lors de nos multiples déplacements et événements. Certains nous écrivent pour solliciter une aide et ou un appui. Et puis il y a tous ceux que nous ne connaissons pas encore.
C’est ce qui nous a motivés à proposer aux candidats à l’élection municipale de mars 2020 une « charte des valeurs républicaines ». L’objectif est d’accompagner dans chaque ville celles et ceux qui autour de la lutte contre le communautarisme et la corruption, la défense de la justice sociale et de l’égalité femmes/hommes, le combat contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT, la protection du service public laïque ou encore la diversification du commerce local sont prêts à se mobiliser durant le prochain mandat.
Nous ne voulons pas que ce texte soit un énième document vide de sens que les candidats signeraient pour se donner bonne conscience. Cette charte est le début d’une refondation. Les choses sont clairement nommées, les valeurs clairement réaffirmées, les mots sont posés.
Ceux qui la signent prennent un engagement fort. Et ils devront en répondre devant leurs électeurs pendant six ans.
Pour la signer : https://www.printempsrepublicain.fr/charte